MOYEN-MÉTRAGE ET MURALISME – L’ÎLE DE RAPA NUI ET LE CHILI AU RDV CE 20 JUIN AU COLLÈGE D’AFAREAITU

¡Hola!

Quelle journée forte en émotions !
Caleb SOYER, cet artiste chilien au pied marin parti de Rapa Nui fin avril (qu’il a quitté après y être resté une dizaine d’années), est arrivé sur l’archipel de la Société début juin, au terme de 45 jours de navigation à bord d’une bicoque russe (un catamaran expérimental à flotteurs gonflables, en vérité), après avoir initialement mis le cap sur les Marquises. Dans son barda, la pellicule d’un moyen-métrage, TAPU, réalisé sous la direction de Claudia BERARDI.

Ce mardi 20 juin, il nous a fait l’honneur de sa présence au collège d’Afareaitu. Au programme : une rencontre au CDI avec les élèves hispanisants de 5e qui ont pu échanger avec le caméraman subaquatique. Pendant près de deux heures, les élèves se sont intéressés à la langue et culture rapanui, ainsi qu’aux arts et traditions de ce peuple de la mer, toujours plus isolé à l’heure du confinement.

Le documentaire a été projeté à deux reprises : une première avec les élèves de 5.2 et une seconde avec les élèves de 5.5 et de nombreux professeurs du collège. Des échanges riches, intéressants, avec un questionnement pertinent de la part des participants ayant creusé leur réflexion sur la polysémie du terme TAPU. Et ils ont ainsi pu appréhender l’île et découvrir la mentalité de ses habitants en temps de Covid ; un peuple qui s’estime reconnaissant vis-à-vis des instances politiques qui avaient fermé les frontières dès le début de la pandémie, dans l’objectif de bloquer l’arrivée du Covid (seulement 9 cas légers depuis le début et aucune mort à déplorer). « Heureux », se disent Nani et Pío, les protagonistes du documentaire et parents du petit Tapu, car cette entrave sanitaire a finalement permis un retour aux origines, aux sources, aux traditions, et a renforcé l’entraide d’un peuple initialement déjà soudé.

Claudia, en direct de Rapa Nui au moment des projections, nous transmettait en simultané des messages via les réseaux sociaux : « J’en suis vraiment toute émue ! » nous écrit-elle en découvrant des photos envoyées, alors qu’elle se trouvait au même instant dans un colloque à plusieurs centaines de miles de là. En marge des échanges avec l’un des trois établissements scolaires de l’île, elle nous propose déjà de nouveaux projets à entreprendre communément, orientés vers la protection environnementale. Un projet d’échanges et de partenariats donc bel et bien initié dès à présent ! Et à vocation pluridisciplinaire ! Voici quelques images des projections.

Cette journée du 20 juin a dans un deuxième temps été marquée par un nouveau moment fort pour toutes et tous : au son du Hio (flûte en bambou trouée) et de rythmes musicaux de Rapa Nui et du Chili, des élèves des classes bilingues tahitien-français se sont révélés artistes-peintres l’espace d’une après-midi, le temps à Caleb d’orchestrer la composition de la fresque murale illustrant ce poisson des eaux polynésiennes, le fameux Ume. Muni de quelques pinceaux et de deux pots de peinture (noire et blanche), il ne leur aura pas fallu plus de deux heures pour transformer ce pan de mur défraîchi en une véritable oeuvre d’art, signée par les artistes eux-mêmes ! Découvrez ici quelques images subliminales sous forme de diaporama qui illustre l’évolution (de A à Z) de cette activité à la fois ludique et artistique… Et par ici en vidéos !

« Wuauh, ¡qué día! – rapporte Caleb, contemplant son oeuvre et le chemin traversé pour arriver à… là. Je tiens à remercier le collège d’Afareaitu de m’avoir permis d’exprimer mon art avec l’aide des élèves. Un merci particulier à Paol TANGUY pour son accueil et l’organisation de ces événements. Pour cette fresque murale, j’avais fait un croquis de ce poisson au cours de ma traversée en bateau jusqu’ici et je me suis dit que ce dessin devait être transposé sur un mur. J’aime vraiment le résultat et je suis très heureux que ça vous plaise ! » 

Tellement ravis, que la coopérative du collège a par la suite demandé à Caleb s’il acceptait de repeindre deux autres pans de mur dans l’enceinte de l’établissement, moyennant rémunération cette fois-ci, afin d’embellir notre école. Chose qu’il a allègrement acceptée, ne demandant humblement que de lui offrir en retour de quoi se nourrir sur sa prochaine escapade en mer…

Après une journée off ce mercredi, qu’il consacrera à la réparation de la voile du bateau d’un couple d’aventuriers (lui venant de Suisse et elle de Rurutu, entreprenant tous deux un tour du monde en voilier et que Caleb a connus en poursuivant son périple en mode ‘bateau-stop’), Caleb reviendra au collège les jeudi 22 et vendredi 23 juin, pour le plus grand plaisir de nos yeux ébahis.

Caleb quittera l’île en début de semaine prochaine, cap sur Huahine, puis les Fidji, toujours avec le documentaire TAPU et ses pinceaux dans son baluchon. Un être aux multiples talents – à la fois kiné, tatoueur, peintre, plongeur en apnée, caméraman, navigateur…. – qui, au terme de son expédition à travers le Pacifique, compte rejoindre les côtes thaïlandaises pour y suivre une formation universitaire dans le domaine artistique. Il a d’ors-et-déjà promis de revenir par ici dans un futur très proche…

Merci à la direction, à l’administration et aux services techniques du collège, pour avoir permis la réalisation de cet événement culturel et artistique. Merci à tous les collègues ayant participé de loin ou de près à la tenue des temps forts de cette journée.

Un énorme Merci à Claudia pour son regard avisé sur la société de Rapa Nui et ce partage inestimable, ainsi qu’à Caleb pour avoir traversé le Pacifique afin de le partager avec nos élèves et leurs professeur.e.s. ¡Hasta muy pronto, Claudia!

Enfin, une standing ovation et un remerciement incommensurable à Caleb pour son grand coeur, ses talents artistiques, sa bonne humeur, sa grande humilité, sa forte générosité et pour cette chaleur humaine et culturelle qu’il nous a, à toutes et à tous, transmise. ¡Que vivan las ARTES! Buen viaje, compa y regresa pa’cá cuando quieras, weon, aquí tienes tu casa 😉

P. TANGUY